Éva Dubois-Pelerin

Le luxe privé à Rome et en Italie au Ier siècle après J.-C.


  20 dicembre 2023


Dati bibliografici

  • Autor(i) : Éva Dubois-Pelerin
  • Titolo completo del libro : Le luxe privé à Rome et en Italie au Ier siècle après J.-C.
  • Edizione : CJB
  • Collezione : Collection du Centre Jean Bérard, N° Collezione : n°29
  • Anno di pubblicazione : 2008
  • Numero ISBN : 978-2-903189-96-9
  • Disponibilità a CJB : disponibile
  • Edizione elettronica

    Questa pubblicazione è disponibile online all'indirizzo : https://books.openedition.org/pcjb/3007
    Numero ISBN dell'edizione elettronica : 9782918887942


Luxus qualifie l’excès dans le mode de vie, le faste, la débauche. Il est l’enjeu et le thème d’une comédie sociale qui oppose privilégiés et spectateurs tout en impliquant une certaine connivence entre eux. Si le luxe est consacré par ceux qui en jouissent, il l’est aussi, et autant, par ceux qui le contemplent sans jamais pouvoir en disposer. Le luxe n’est pas seulement rareté, vanité, il est réussite, fascination sociale, rêve.

Le développement du luxe a été un phénomène majeur de l’histoire de la Rome républicaine dont il a bouleversé les usages sociaux et les mentalités, introduisant des conduites nouvelles et suscitant des réactions extrêmes symbolisées par de grandes figures telles que Caton le Censeur d’un côté, Lucullus et Crassus de l’autre.

Le luxe, initialement perçu par les Romains comme une importation hellénistique, s’est diffusé à Rome après la conquête de la Grèce et de l’Asie. La distinction entre luxe privé et faste public apparaît dès lors capitale, les Romains séparant nettement la magnificentia qui s’exerce dans le domaine public de la luxuria privée. Alors que le luxe individuel pouvait être condamné, les manifestations du faste et de la puissance de la respublica étaient louées. Le luxe, phénomène économique, social et culturel considéré au IIème s. av. J.-C. comme déstabilisateur, devint, en tant que faste public, une condition nécessaire au bon fonctionnement de la vie sociale et politique. Après la fin de la République, quelle fut l’attitude d’Auguste et de ses successeurs, pris entre magnificentia et luxus ? Le fait que les débats sur le luxe prennent fin au moment où s’achève la mise en place du régime impérial suggère-t-il que l’enjeu n’était pas seulement la préservation des valeurs traditionnelles, mais celle de la République comme système politique ?
C’est à ces questions que ce livre tente de répondre en examinant les manifestations publiques et privées du luxe, notamment celui de la table, celui déployé dans les demeures des villes et des campagnes et celui des matériaux et objets considérés comme précieux en vertu de leur valeur esthétique, de leur prix, de leur origine géographique et de leur rareté.