La ville de Pompéi, ensevelie par l’éruption du Vésuve en 79 de notre ère, a livré quantité d’informations sur la société romaine de la fin du I [1] siècle apr. J.-C. : cadre de vie, structures sociales, vie économique, agricole et artisanale, etc. Parmi les activités artisanales, la production céramique, pourtant très abondante, est paradoxalement méconnue car les découvertes sont anciennes. Les objets en céramique, de par leur matériau non recyclable (l’argile), constituent la majorité des découvertes faites lors des fouilles archéologiques. Ces objets de diverses formes avaient toutes sortes d’usage : vaisselle pour la préparation, la cuisson, le service et la consommation des denrées liquides et solides, vases de transport (amphores), vases religieux, instrumentum, matériaux de construction (tuiles, briques, tuyaux). Outre les produits eux-mêmes, les indices de l’activité potière sont variés : fresques représentant des artisans au travail, graffites, estampilles, structures de production (ateliers pourvus de fours). Les recherches menées entre 2012 et 2018 se sont concentrées sur la reprise de la fouille de deux ateliers en activité le jour de l’éruption du Vésuve : l’un à Porta Ercolano, l’autre à Porta Nocera. Cet ouvrage présente l’ensemble des résultats de ces travaux sur le terrain en les remettant en contexte à l’échelle de la cité antique. Les données recueillies permettent de reconstituer la chaîne opératoire de l’artisanat de la céramique à Pompéi, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la diffusion des produits, et d’établir une typologie des productions des deux ateliers.